Tandis que nos églises s'écroulent,
Que nos châteaux forts s'éboulent,
Des maisons de la culture,
De verre, de béton et d'acier,
Défigurent toutes nos cités
Défigurent toutes nos belles cités
La beauté des siècles passés,
Inutile de la conserver,
Il faut à tout prix créer
A coup de millions, subventionnée
Une culture modernisée
Une culture aseptisée
Œuvres d'art nées du délire
En vain, tu cherches le plaisir,
Tu as du mal à les regarder
Dans quel sens, de quel côté,
Admirer ces nouveautés
Où est la beauté du passé ?
Devant l'artiste tout fier,
Qui te présente son tas de terre,
De mottes de glaise empilées,
Tu n'oses pas l'interroger
Sur ce qu'il a voulu créer
Qu'a-t-il donc voulu créer ?
Chaque saison, sur les podiums,
Du sexe, du voile sur fond d'opium
Plus c'est vulgaire, plus c'est mode
Des femmes, des hommes dénaturés,
Se dandinent pour le prêt à porter
Quelle est belle cette société !
Au cinéma, mêmes compétences
Du porno, du sang, de la violence,
Pour faire du fric et de l'audience,
Effets spéciaux à volonté,
Belles victimes pour faire pleurer
Déchéance de l'humanité
Enfoncé dans ton canapé,
On t'impose des séries télé,
Avec des rires enregistrés,
Du bourrage de crâne,
A l'humour bas de gamme
De l'humour bas de gamme
Mais dans quelques années,
Que va-t-il donc rester
De ce béton, de cet acier,
De cette culture sans beauté,
D'une beauté sans éternité
Beauté garante d'éternité
Tandis que nos églises s'écroulent
Que nos châteaux forts s'éboulent
Des maisons de la culture,
De verre, de béton et d'acier,
Défigurent toutes nos cités
Défigurent toutes nos belles cités.